La ligne du Val-de-Travers
A elle seule, la ligne du Val-de-Travers, appelée
également ligne du Franco-Suisse, vaut déjà
le détour puisqu'elle offre, tout au long de son tracé
sinueux et montagneux, parsemé de nombreux tunnels,
ponts et autres ouvrages d'art, une grande variété
de paysages.
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Tout commence à Neuchâtel, à une altitude
de 479 mètres. A peine sorti de la gare, le train vous
offre déjà un point de vue intéressant
sur le Château et sur la vieille ville de Neuchâtel.
Après le passage de la gare de Neuchâtel-Serrières,
le train traverse le viaduc de la Serrières, le plus
haut de la ligne. Il domine de plus de 30 mètres un
vallon qui abritait jadis des papeteries ainsi que la célèbre
fabrique de chocolat créée par Philippe Suchard. |
Train
Intercity ICN Genève - Zürich et train touristique en gare de Neuchâtel,
point de départ de la ligne des gorges de l'Areuse
(photo F.Grandchamp - sept.2006) |
Jusqu'à Bôle, la ligne se faufile à travers
les vignobles et offre une superbe vue non seulement sur le
lac de Neuchâtel, le plus grand situé entièrement
sur territoire suisse, mais également, par temps clair,
sur les sommets enneigés de la chaîne des Alpes.
A Auvernier, la ligne du Franco-Suisse se sépare de
la ligne principale, celle du pied du Jura, qui continue en
direction d'Yverdon et Lausanne. On remarque, toujours côté
lac, le château de Colombier. |
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EC 426
Berne-Frasne, en UM, vient de passer la gare d'Auvernier
et attaque la longue montée vers la frontière française
(photo Stefani - avril 1995)) |
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C'est ici, à moins de 500 mètres d'altitude,
que commence la longue montée presque continue d'une
trentaine de kilomètres, avec ses rampes de plus de
20 ‰, qui amènera le voyageur jusqu'aux Bayards, à une altitude
de 935 mètres, le point culminant de la ligne Berne
- Paris.
Un kilomètre après le passage de la gare de
Bôle, le paysage change complètement puisque
le train s'engouffre dans le spectaculaire "canyon"
des gorges de l'Areuse pour en ressortir, 10 kilomètres
plus loin, à Noiraigue après un tracé
audacieux où les tunnels et les ouvrages de protection
se suivent. |
L'Eurocity
426 Berne-Frasne entre Bôle et Champ-du-Moulin, dans les
gorges de l'Areuse
(Photo Stefani - avril 1984) |
Comme la ligne est entièrement à voie unique,
il a fallu prévoir une gare de croisement au lieu-dit
Champ-du-Moulin, petit hameau se trouvant à
mi-parcours
des gorges de l'Areuse.
Depuis cette gare, on aperçoit en contre-bas la
rivière Areuse qui a retrouvé provisoirement un
certain calme
mais également, au loin, le célèbre
cirque
rocheux du Creux-du-Van dont le point
culminant se trouve
à plus de 1400 mètres. |
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Le train
touristique du Pays des Fées marque l'arrêt en gare de Champ-du-Moulin; à l'arrière-plan, le
célèbre cirque rocheux du Creux-du-Van (juin 2007) |
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Cette partie de la ligne est sauvage et magnifique, surtout
en automne lorsque la forêt prend des couleurs ocres
et dorées; elle compte parmi les lignes ferroviaires
les plus spectaculaires et les plus belles de Suisse.
A Noiraigue, à une altitude de 728 mètres, point
de départ de nombreuses balades à pied et à
vélo dans les gorges de l'Areuse et dans la réserve
naturelle du Creux-du-Van (plus d'infos, cliquer
ici), le paysage change à nouveau
complètement puisque l'on arrive au Val-de-Travers, une
vallée verdoyante et riche en histoire, en symboles et en
lieux touristiques, dont les habitants bénéficient de la
bienveillance légendaire des fées |
Le TGV
9281 Paris-Neuchâtel-Zürich passe à proximité du barrage
du Furcil, après la gare de Noiraigue, avant de s'engouffrer dans les gorges de l'Areuse
(août 2006) |
Après la gare de
bifurcation de Travers, d'où part la ligne privée
à voie normale des chemins de fer privés neuchâtelois
(transN, anciennement RVT puis TRN) à destination de Fleurier, Buttes et St-Sulpice,
le train reprend à nouveau de l'altitude.
Il surplombe d'abord les villages de Couvet, Boveresse
et Fleurier avant de s'engouffrer dans un long tunnel.
En sortant du tunnel, sur la gauche, on peut apercevoir
rapidement le
Chapeau de Napoléon,
restaurant avec vue à 270 degrés sur le Val-de-Travers. Puis la ligne
surplombe le village de St-Sulpice qui abritait jadis
de nombreuses usines et moulins, dont une fabrique de ciment
et une fabrique de pâtes de bois. |
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Rame TRN Buttes - Neuchâtel,
train VVT Neuchâtel - Pontarlier et train VVT
Travers - St-Sulpice
en gare de Travers
(Photo L. Voisin)
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En contre-bas se trouve également le terminus de
la ligne privée Travers - Fleurier - St-Sulpice
ainsi que les installations et dépôts du
"Vapeur Val-de-Travers", une des plus grandes
compagnies de trains à vapeur à voie normale
de Suisse (plus d'infos, cliqueur
ici).
Après un dernier parcours mouvementé où
les viaducs et les tunnels se suivent, le train arrive enfin
dans la région des hauts plateaux jurassiens, à
une altitude de 935 mètres. |
Train
touristique du Pays des Fées et de l'absinthe sur le
viaduc de l'Huguenaz, entre Les Bayards et Boveresse
(photo P. Arnaux-2007)
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C'est à nouveau des autres paysages et des autres couleurs
à admirer. Le brouillard y est rarement présent,
l'air est sain, les étés agréables, les
hivers parfois rudes. C'est un petit paradis pour les skieurs
de fond et les amateurs de grandes étendues sauvages.
Même en plein hiver, au plus fort de la tempête,
les trains continuent de circuler dans les mêmes conditions
de sécurité, de confort et de rapidité;
seuls les voyageurs attentifs ont une petite pensée
pour les nombreux moyens techniques et humains qu'il a parfois
fallu déployer pour déneiger la ligne.
Après la gare frontière des Verrières,
qui a perdu une grande partie de son importance au fils des
années, le train redescend tranquillement vers la France. |
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Un train
régional 4467 Pontarlier - Travers - Buttes marque l'arrêt
en gare des Bayards, la gare la plus haute de la ligne
Paris - Berne
située à une altitude de 935 m. La gare est désaffectée
depuis le
23 mai 1993. |

Composition TRN entre
Pontarlier et les Verrières avec, à l'arrière
plan, l'imposante silhouette du Château de Joux
(Photo H. Vuilleumier)
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La ligne se trouve déjà sur territoire français
mais est exploitée par les chemins de fer suisses jusqu'à
l'entrée de la gare de Pontarlier.
Après le village
du Frambourg, la ligne traverse encore le défilé
de la Cluse, situé entre les montagnes du Laveron
et du Larmont. Perché sur son rocher, l'imposant
Château de Joux, site touristique très
visité, surveille ce passage stratégique
depuis près de 900 ans. Sur le versant opposé,
tels des nids d'aigle sur les crêtes du Larmont,
Vauban devait construire les deux forts du Larmont inférieur
et supérieur. |
C'est enfin l'arrivée en gare de Pontarlier. Une
partie de la gare est alimentée en courant de traction
électrique suisse (15'000 volt), l'autre partie
en courant de traction électrique français
(25'000 volt).
Aujourd'hui, les Regio-Express "bicourants" (aptes
à circuler sous deux systèmes électriques
différents) reliant Neuchâtel à Frasne s'y arrêtent deux minutes. |
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Train de
nuit 425 Paris-Berne-Interlaken en gare de Pontarlier
(photo J.Descombaz - 1983) |
Autrefois, les temps d'arrêts
étaient plus importants (10 à 15 minutes) car
il fallait changer de locomotive et les contrôles douaniers
avaient lieu durant l'arrêt en gare de Pontarlier.
Aujourd'hui, les contrôles douaniers sont effectués entre
Pontarlier et Neuchâtel, dans les trains en marche. Il n'y a
donc plus de perte de temps.
La ville de Pontarlier, sous-préfecture du département
du Doubs, compte près de 19'000 habitants. C'est une
petite ville agréable et ses surfaces commerciales
sont très prisées par la clientèle suisse.
Pour en
savoir plus sur les villages traversés, cliquer ci-dessous :
Champ-du-Moulin
Noiraigue
Travers
Les Verrières
Pontarlier
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